Nostalgie du futur.

Grande nouvelle du jour, ma meilleure pote brune est en couple. Mes trois meilleures potes sont désormais en couple. Je ne sais même pas dire si ça me fait bizarre ou pas, en fait être en couple vers 19-20 ans c'est la norme je trouve. J'ai l'impression que tout le monde est en couple, et finalement, moi, j'en ai plus trop l'envie. Et surtout pas le temps. Je cours tout le temps à gauche à droite, j'cumule de la fatigue, j'ai l'impression de jamais être chez moi. Je vois à peine ma mère qui habite sous le même toit que moi alors où irais-je trouver le temps pour aller roucouler, hein? Il y a peut-être une petite part d'auto persuasion là dedans mais j'aime bien ma situation. Ça me dérange parfois que personne ne me plaise en ce moment, mais je peux rien y faire de toute façon alors à quoi bon rester assise et attendre, j'ai trop de choses à faire pour réfléchir à "l'amour" et gnagnagna. En plus j'ai mes mickeys tous les trois mois, j'ai même pas le temps d'avoir mes mickeys ha-ha-lol.

Et quand j'ai le temps, je marche dans les rues, entre deux arrêts de bus, je regarde les gens, j'écoute Ratatat dans mon casque -qui m'avait d'ailleurs bien manqué, c'est fou comme les écouteurs sont de la gnognotte- en imaginant une autre vie aussi pleine mais peut-être un peu plus dingue, à Paris, et j'y mets des sensations connues, que je n'ai plus eues depuis longtemps, je fais un rêve éveillé et puis je me remets à marcher vite parce que j'ai des choses à faire et que je n'ai pas le temps pour la nostalgie, de ce que j'ai connu ou de ce que je ne connais pas encore.

Je n'aime pas la nostalgie pourtant. J'ai une amie, qui d'ailleurs lit ce blog et se reconnaîtra, qui parfois m'envoie des messages pleins de souvenirs. Et souvent je n'y réponds pas. Parce que je ne sais pas quoi dire et parce que ça me fait du mal. Parfois en écoutant des chansons où en passant devant un endroit, je ressens, mais pas entièrement, quelque chose que j'avais ressenti avant. Comme un fantôme de sentiment qu'on saisit à peine et qui repart. Et il y a tous ces sentiments qui me manquent, il y a mes seize ans qui étaient tellement parfaits. On en reparle parfois avec l'une de mes meilleures amies, en riant, de façon anecdotique. L'année de mes seize ans, c'était comme si je venais naître et qu'une pluie de tout ce qu'il y a de beau tombait sur moi. Tout était nouveau, tout était extraordinaire, la nuit était faite des meilleures heures, Bruxelles s'ouvrait à moi, et je devenais "grande".

C'est drôle en écrivant ceci je me rends compte que j'ai beau être relativement """"heureuse"""" ces temps-ci, j'ai toujours une petite part de tristesse en moi. Je pense que c'est mon inspiration , ce que j'ai de solitaire et je trouve cet équilibre sain. Voilà donc ça c'était pour les trucs philosophiques n'est-ce pas. En parlant de Philosophie, j'ai acheté le Banquet de Platon hier en seconde main, et je sais pas trop quand je le lirai, je sais même plus ce qui m'a donné envie de le lire. J'ai parfois cette étrange impression dans tout mon corps, comme si toutes mes cellules essayaient de me dire "meuf cette année va être trop bien!". C'est pas vraiment un pré-sentiment. De pré-sentiment énorme je n'en ai eu qu'un, en octobre 2009. Je le sentais dans mon ventre, je savais pas quoi mais je sentais qu'il allait se passer quelque chose. Le mois suivant mes parents m'asseyaient à table et m'ont dit que j'allais avoir un petit frère ou une petite soeur. J'ai pleuré, fort. De joie.

Quand je croise mon reflet je vois des creux sous mes yeux et bizarrement je trouve ça joli, ça me rappelle que cette année je suis vivante. Sur ce, je vous laisse avec Ratatat, moi je vais faire un gâteau au chocolat à apporter à mes potes demain.

j'fais péter la veste en jeans de ma mère-grand.

j'fais péter le legging à fleurs

Et Paris dans deux semaines. Marine, Tanane, Héloïse et les jardins du luxembourg.