mercredi 2 mai 2012

Beurre de cacahuète.


Lundi je sais plus du tout ce que j'ai fait. Mémoire de passoire, bonsoir.
Mardi midi j'ai été manger des sushi avec Maï et Saskia, je me commence à me demander si on n'est pas en train de virer clientèle fidèle, passez moi une carte de fidélité, sérieusement. J'ai rien foutu du reste de la journée, je me suis autorisé un ultime congé. Parce que se reposer c'est important. Oui madame.
Mercredi, au cours de rattrapage de maths qui ne m'a pas été super utile étant donné que je n'avais pas encore commencé à réviser, avec Maï et Saskia on a eu un petit débat, comme quoi être beau ne vient pas automatiquement avec un beau visage. Y'a un type de notre "classe" qui a un beau visage mais que je ne trouve pas beau et un autre qui n'a pas forcément un beau visage, il a un grand nez par exemple et sachant qu'en moyenne les gens trouvent un visage aux proportions moyenne plus beau, il n'a pas un beau visage selon les canons de la beauté, MAIS quand il rentre dans la pièce toutes les meufs se foutent à poil. Je vous jure. Puis ça me fait repenser à une soirée en octobre passée avec ce type, saskia et trois autres, on a parlé, marché, on a été mangé des frites à je sais pas quelle heure et on a fumé ensemble et pourtant depuis on ne s'est pas vraiment adressé la parole. Ce que je trouve dommage, ils étaient intéressants.
Et l'après-midi comme une pure bouffie mais non mais qu'est-ce qui m'a pris, j'me suis fait de la pâte à cookies juste pour la manger. Je l'ai même pas mangée en entier. Mais ça va mieux niveau pulsions culinaires merci.

Vendredi, au détour d'une petite conversation sur twitter;  imprévu de taille: "mes plans vont peut-être changer". Alors qu'on a prévu depuis un an et quelques de s'installer en collocation en septembre, voilà ce que Camille me dit. Mais je lui en veux pas. J'ai l'habitude qu'elle annule des choses. Je dis pas ça méchamment mais c'est un truc qu'elle a tendance à faire. Elle rentre en haute école en septembre et vu que c'est pas une bosseuse elle a peur que de ne plus vivre chez elle, loin de ses parents et de leur autorité l'empêchera de bien bosser. Le problème c'est que je ne me vois pas habiter avec quelqu'un d'autre. Soit c'est avec elle soit c'est toute seule, vraiment, je suis pas facile à vivre et elle sait me gérer. Mais tout d'un coup c'est la porte "Paris" qui s'ouvre. Parce que ça fait longtemps que je veux quitter la Belgique, mais que j'ai laissé des choses me retenir ici. J'avais de bonnes raisons, ma petite soeur n'était qu'un bébé led deux années qui viennent de passer et c'était important pour moi de rester, même si idéalement je voudrais être là pour la voir grandir encore. Et même si je prévoyais de partir sur le long terme, peut être dans un an et demi, je laissais du coup le temps à d'autres choses de me retenir. Un an et demi c'est long et il peut s'en passer des choses qui me donneront envie de rester ici. Or là en quatre mois, je sais qu'il peut se passer des choses mais moins qu'en un an et demi...C'est l'occasion rêvée de partir. J'ai pas envie de faire une connerie en partant pour Paris, mais j'ai pas non plus envie de rester parce que je suis raisonnable. J'ai un peu fait le tour des annonces le vendredi soir, et 800 euro par mois pour vivre dans un 9m² ou 600 euro par mois pour vivre à QUATRE dans un 50m² ça va pas être possible. Alors je vais me prendre un plus petit appartement, mais seule. L'idée de vivre seule me plait. J'aurai à compter sur moi et ça me va très bien. En plus si je veux ramener des gens -pas forcément des mecs je veux dire des gens en général roh- j'ai pas à demander l'accord de qui que ce soit , sauf des voisins en cas de grosse soirée-. Et puis j'ai été me coucher tôt, parce que samedi matin je prenais l'avion pour New Yooooooork. 


Avant le départ, dans la salle d'embarquement, dégustant un muffin au citron de chez starbucks que je ne semble manger qu'à l'aéroport, j'ai été prise d'un doute. Et si mon avion s'écrasait? A force d'avoir passé la semaine précédente à parler de mort j'ai eu un petit stress. J'avais eu ma petite soeur au téléphone en chemin donc de ce côté là pas de dernière volonté. Mais j'ai envoyé un message à certains amis et les réponses m'ont bien fait rigoler pour la plupart et j'me suis sentie aimée alors j'avais plus vraiment peur.
Bien évidemment parce qu'il m'arrive toujours des couilles, j'suis restée coincée au contrôle de passeport arrivée sur le territoire américain, puisque je n'avais pas d'adresse de destination précise à leur donner. Bref une dame de la compagnie aérienne trop gentille m'a guidée vers le téléphone à coups de "honey" et j'ai filé un coup de fil à mon oncle qui a remonté la rue de la maison qu'on louait là bas, qui est arrivé, qui a demandé l'adresse à ma grand mère qui lui a sorti un truc que j'ai noté sur un papier et AHAHAH il s'est avéré plus tard que ma grand mère savait plus et qu'elle avait inventé un truc. En gros j'ai floué la douane américaine. J'ai menti! Alors que j'ai dû y laisser mes empreintes digitales et des yeux comme tous les autres passagers. Je suis fichée putain! Même les enfants y passaient. Mais quelle paranoïa. Un de mes oncles, le plus jeune, et mon grand-père étaient venus me chercher. On a traversé les grands axes de New-York, j'ai vu le Queens de la fenêtre de la voiture, c'est comme dans les films. On a roulé pendant plus de deux heures, nos conversations entrecoupées de silences observateurs. J'avais du mal à parler anglais bien qu'on puisse me considérer comme parfaitement bilingue, actuellement il me faut souvent un petit temps d'adaptation puisque je ne vois mon père plus qu'une fois par semaine, je ne parle plus tant anglais que ça, alors au début je pense en français avant de m'exprimer, mais dès le lendemain mes idées étaient claires. 



Arrivés enfin à la maison louée par mon grand-père, ma tante, ma grand-mère sont sorties pour m’accueillir, mes cousins jouaient au loin, ma tante les a interpellés et ils sont venus me faire un câlin. J'ai fondu sur place, ils sont trop mignons. J'étais complètement hs à cause du jet lag, une heure après on quittait l'endroit pour la répétition du mariage. Arrivés à l'hôtel, ma tante m'a fait un gros câlin parce que bon quand même on était trois petzouilles à avoir traversé l'atlantique pour venir à son mariage donc un minimum de gratitude quoi aha. Puis sont arrivées deux adolescentes d'environ mon âge chacune munie d'un couvre-chef assez chelou niveau 1000: La blonde portait un bonnet péruvien surmonté d'un pingouin en peluche et la brune portait un chapeau mexicain. C'est comme si on s'était trouvées, au bout de deux minutes on était déjà assises à la même table avec ma cousine de 7 ans. Au fil de la discussion je comprends qu'elles sont cousines, par alliance, mais qu'elles ont quasiment été élevées ensemble, et qu'en fait je suis aussi leur cousine. J'adore cette idée de famille gigantesque, je m'y sens bien. Et découvrir tout ce monde, même tard, ça me fait vraiment plaisir.


 Le dimanche matin deux de mes oncles ont fait un petit déj' royal, mais en même temps on est en amérique what did you expect, je vous jure que comparé aux 3/4 des gens là bas j'avais l'air sévèrement en sous-poids. J'me suis préparée pour le mariage, j'ai mis ma super belle longue jupe semi transparente achetée pour l'occasion, je suis sortie de la salle de bain et là, pluie de compliments qui m'ont juste mise extrêmement mal à l'aise. Les compliments me font sentir très mal, surtout ceux des hommes. Parfois au point de "m'enlaidir" exprès par la suite... Ce que j'ai fait. Je me suis changée et j'ai mis une petite robe plus passe-partout. C'est vraiment idiot et il va vraiment falloir que j'passe au-dessus de ça un jour, mais c'est quelque chose que je fais depuis toute petite. Les compliments sur mon physique me rendent trop consciente de ma personne, puis je fais attention à des détails inutiles, puis j'aime plus du tout, alors je change ce qui était joli et je m'efface. Il y avait aussi une raison objective, c'est que le mini jupon sous la jupe était bien trop mini, que j'arrêtais pas de tirer dessus et qu'à la moindre bouchée de nourriture en plus je risquais de mourir étouffée dans cette jupe. Bref vis ma vie de meuf superficielle. Le mariage était trop cool, émouvant aussi (ouais bon ça va j'ai pas pleuré non plus ho), la fête n'a pas duré jusque tard parce que la plupart des membres de la famille sont assez âgés et qu'ils sont partis vers 22h, mais ça m'a pas dérangée parce que c'est avec plaisir que je suis allée pioncer. 


De mon canapé, j'entendais les conversations de ma famille dans la cuisine, ils parlaient de sujets qui m'intéressaient, ils n'étaient pas d'accord, et je me suis souvenue de quand j'étais petite fille et que ces discussions n'avaient pas de sens pour moi, et que là même si elles en avaient, j'étais là, dans le noir en train de les écouter tandis qu'ils pensaient que je dormais et j'avais de nouveau 11 ans. Je me suis souvenue des vacances de pâques en caroline du nord, du chien de mon oncle qui était le meilleur chien au monde, et de la peluche à son effigie que ma tante m'avait tendue par la fenêtre de la voiture tandis que je m'apprêtais à rentrer pour la belgique. Il est mort écrasé sur la route peu de temps après. J'ai toujours la peluche. Je me suis souvenue de la semaine où ma belle mère était partie au Liban et que j'étais seule à la maison avec mon père, et qu'on n'a fait que manger des chips et regardé battlestar galactica. Je me suis souvenue de plein de choses, trop de choses presque, tellement de choses dont je veux me souvenir toute ma vie et que je sais que je vais oublier.

Lundi on s'est levés vers huit heures et on est plutôt vite partis. Sur le chemin on s'est arrêtés chez oncle numéro trois, ma tante et ma petite cousine allaient rester là bas tandis que mon autre oncle nous accompagnait à la gare. Elle avait les larmes aux yeux, mais elle le cachait bien. J'étais pas triste, avec mes cousines on voudrait se voir bientôt, et aller chez mes petits cousins. On a repris la voiture, et sur le chemin on a croisé la voiture des mariés. Les deux voitures se sont arrêtées sur la route, on est sortis des voitures pour se dire au revoir. Arrivés à la gare, partis pour New York, quelques heures dans Manhattan, mais mon cerveau était trop brumeux j'avais pas l'impression d'être là. Le vol de retour était inconfortable je regrettais mes six ans et ma petite taille de l'époque qui faisait qu'un siège d'avion était pour moi aussi confortable qu'un lit. Arrivée à Bruxelles mardi matin, choyée par ma maman, tasse de thé dans le canapé et épisodes de Castle.



Avec tout ça on peut pas dire que j'aie beaucoup avancé dans mes révisions. Mais je me sens bien. Alors on peut dire que c'est l'essentiel. Pardon c'est super long et pas particulièrement passionnant.


 Nom nom truc dont j'ai oublié le nom.
 La première fois que j'ai mangé des Muffins aux myrtilles.
 Mon petit cousin au réveil.
 Notre pur arbre généalogique (notez qu'un de mes oncles est cow boy, le trouverez vous? Et que d'après ma petite cousine, toutes les femmes sont rousses.)
 En train de se faire laver le cerveau par l'écran mais mignons quand même.
 Caillou de la chance.

Un drapeau tous les trois mètres histoire qu'on n'oublie pas qu'on est en Amérique n'est-ce pas.
Le bonheur c'est lire Harry Potter dans un trou paumé de l'Etat de New York en entendant les éclats de rire des ses petits cousins au loin tout en dégustant des m&m's beurre de cacahuète/des pretzels/du pink lemonade/de la glace menthe chocolat.

2 commentaires:

  1. Oh c'est trop cool d'avoir de la famille à NY. Tu risques de te faire assassiner par tous les envieux. Sauf moi parce que je dois être l'une des seules au monde à n'être pas attirée par NY. Mais bon, je trouve que c'est quand même cool d'avoir de la famille là bas.

    A propos de ton futur appart, je suis du même avis que toi. Quand on me demande pourquoi je prends pas une colloc, j'ai toujours envie de répondre "mais vous êtes cons ou quoi?". Parce qu'en effet à Paris, c'est soit se retrouver seul dans un 10m2, ou se retrouver à 3 pour partager 3 chambre de 10m2 (bon je caricature un peu). Donc ça revient au même. Sauf qu'en colloc, tu dois supporter les autres et les éventuelles (ou plutôt inévitables) emmerdes.

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  2. Ton arbre généalogique m'a fait rire x)

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.