dimanche 1 janvier 2012

This could be the best day ever.


Je suis sortie de chez Louise vers 9 heures 50 ce matin.
J'avais des raisons de faire la gueule, et pourtant, je ne l'ai pas fait. Parce que ça, c'est très Meredith 2011.
Meredith 2012 a agi autrement.
J'ai écouté Get up de Mac Miller, parlé deux minutes à quelques types stylés rentrant de soirée qui m'ont interpellée à coups de "Eh ma pote! T'as passé une bonne soirée? Tu vas où?", j'suis descendue vers la station du pré-métro, parlé à un mec plus âgé que de 5 ou 6 ans qui m'a dit qu'il m'aurait draguée s'il avait été à la même soirée que moi, ce à quoi j'ai répondu que non ça va pas être possible il a de la barbe.

Pourquoi aurais-je dû faire la gueule? J'avais surtout une grosse raison de faire la gueule, une raison qui maintenant devient une règle: On ne quitte pas une soirée pour une autre. Jamais. C'est que dans les films américains que ça se fait, et que c'est positivement épique.

On a commencé la soirée du nouvel an chez Sido, soirée déguisée, j'étais Charlie Chaplin, de la bière des cupcakes de la musique des feux d'artifice et un mec mignon qui avait l'air de me dragouiller légèrement. Bon ok il avait 15 ans mais c'est pas de ma faute si ça me va bien la moustache. Mes potes m'appellent pedo, je vous autorise à en faire de même, ça va je jure que j'l'aurais jamais touché je veux pas aller en prison. Et puis vers 3 heures du matin, je pars chaperonner Lou qui allait retrouver le mec avec qui ça y était presque et puis aller à une autre soirée dans laquelle il y aurait supposément des gens assez cools vu que ce sont des potes de ma meilleure pote, quand même.

Mais dans ma grand naïveté festive, j'avais omis qu'une fille bourrée+le mec qu'elle kiffe= roulage de pelle à tous les coins de rue. Et je peux vous dire que le trajet place de brouckère-Avenue Louise, ça fait beaucoup de coins de rue. Arrivés sur place je tape la discute pendant une grosse demie heure avec un type sympa, Lou derrière lui me fait des signes du style clin d'oeil, haussement de sourcil etc alors que j'avais vu la copine de ce type et en plus il m'intéressait pas. Notre conversation achevée dûe à l'irruption de dieu sait qui (je ne connaissais PERSONNE), je suis retournée au salon, Lou en mode sur-bourrée me présentait à ses potes "C'est ma MEILLEURE amie. Elle est belle hein!". Ils ont recommencé à s'embrasser, impossible de leur causer, j'ai un peu papoté avec une meuf sympa mais il s'est avéré qu'elle me draguait (quoique je pense que c'était par jeu), je la trouvais sympa, je lui ai précisé mon penchant pour les êtres pourvus d'un pénis, hein, j'suis pas fourbe, on s'entendait bien mais elle allait partir. Soyons réalistes, à cinq heures du matin, à Bruxelles, même le soir du nouvel an, c'est toujours la fin de soirée. Elle est partie je ne sais où, je me suis encore trouvée avec eux deux, ils arrêtaient pas de me prendre en photo. Oppression. Ils s'embrassaient. Oppression. J'étais fatiguée. Oppression. J'en avais assez. Oppression. J'ai envoyé un sms collectif à quelques uns de la première soirée, aucune réponse. J'ai appris que si j'avais envoyé ce message dix minutes plus tôt, j'aurais pu y retourner, parce qu'ils se sont endormis.

OPPRESSIONOPPRESSIONOPPRESSION. Au début c'était marrant de devoir les frapper pour les décoller l'un de l'autre, puis chiant de s'adresser à deux ventouses, puis je me suis mise en colère. Mais surtout contre moi-même. Elle avait tellement insisté pour que je vienne, mais je le sentais que j'avais pas à venir. J'en avais marre d'être gentille comme ça tout le temps. Parce que je le suis trop, et après je fais la gueule quand je me rend compte qu'il faut pas compter à ce qu'on me rende la pareille. Personne n'est gentil sans vouloir de compensation (même ma petite soeur de un an et demi, quand elle vient vers moi, me disant "abta" -"calin" en libanais- c'est parce que j'ai un truc qui l'intéresse).

Mais là je me transformais en poire. Je sais plus ce qu'elle a dit mais elle m'a centuplement oppressée j'ai chialé. De colère. Quelques larmes, mais assez pour décoller mes faux cils (la honte, je déteste pleurer), elle m'a filé les clés de chez elle, je suis rentrée à pied jusque l'avenue Louise avec un couple pas chiant que je ne connaissais pas cinq minutes auparavant, j'ai pris le taxi, j'ai ouvert la porte, monté les étages à pied, pris la couette du grand lit et je me suis installée sur la mezzanine. Je me suis même brossée les dents et démaquillée, c'est dire. J'ai dormi de six heures à neuf heures trente.

Je me suis levée, habillée, ma chemise était froide et humide, je me suis brossée les dents (vous savez pas à quel point ça peut faire du bien parfois), je lui ai écrit un mot, laissé une bière et deux glowsticks. J'ai descendu les escaliers, fermé la porte, appuyé sur play, Mac Miller dans les oreilles, quatre types endormis dans une voiture, le tram, chez mon père, j'ai raconté la soirée, relativisé, mais je l'avais déjà fait dans le taxi il me semble. Parce que c'est so 2011 de dramatiser, alors si je dramatise c'est dans ma tête et maxi cinq minutes (enfin, on va essayer).

J'ai envoyé un message à Sido du style "Meuf je débarque chercher les affaires que j'ai laissées", j'ai repris le tram, ré-écouté du Mac Miller, j'ai pris le trajet habituel rue des bars à strip-tease-rue des putes, j'ai sonné, j'suis montée, j'ai re sonné, JP m'a ouvert, super surpris de me voir, je suis entrée et j'ai eu un grand élan d'amour parce qu'ils étaient quasi tous là. J'ai scandé d'une voix trop aiguë "Qui veut que je lui raconte ma soirée pourrie, qui fait que j'ai fini seule chez Lou à six heures du matin?". Bien sûr c'était une question rhétorique, parce que de voir leurs tronches que je connais depuis trois quatre ans maintenant, de voir qu'il y avait du café sur la table, du thé, un grand bordel partout fait de couvertures, de glowsticks et de verres crasseux; qu'ils s'étaient tous retournés en me souriant, j'ai aussi fait un grand sourire avec ma bouche et mes yeux, parce que là, je m'en foutais de me sentir en manque d'affection masculine, d'avoir vécu deux heures nazes entre trois et cinq heures, d'être en blocus, d'avoir la pression de la première année universitaire, d'avoir l'impression que j'allais pas voir camille avant qu'elle reparte pour Bristol parce qu'elle me nie-parano de ma part je sais que c'est pas vrai- ou parce que j'dois trop étudier -souvenez vous de ce que je viens de dire sur ma dramatisation automatique-; parce qu'il restait une place sur le canapé à côté de julie et qu'on allait regarder Lost toute l'après-midi.





Et en rentrant chez moi, j'ai vu, de la fenêtre du bus, un couple en train de se battre à la Star Wars avec des baguettes de pain. Ca c'est du couple.

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.