vendredi 30 décembre 2011

2012, year of...

L'année dernière, voilà je dis déjà "l'année dernière" mais nous y sommes encore.
Début 2011, Louise, ma meilleure amie blonde (elles sont au nombre de trois, je les mentionne toujours avec un qualificatif) m'a envoyé un message "2011 year of fun!"

Non. Année de chaos (au sens philosophique du terme, platon dans un coin de ma tête me dit d'un peu parler de lui, il vous dit bonjour), année de vide intersidéral, de fêlure droit dans le coeur et dans l'âme. Année d'errance, de perdition, de faux-espoirs, de guerre avec moi-même.

Année de transition. Est-ce si négatif que ça, alors? Non, je ne pense pas, au final. Parfois je repense à ce qui serait advenu si je n'avais pas eu le coeur piétiné le vingt neuf novembre deux mille dix vers dix-huit heures. Peut-être que je ne pèserais toujours qu'un poids un peu trop plume, peut-être que moi je l'aurais quitté, ou peut-être que non et qu'à ce jour j'aurais fait l'amour des centaines de fois, peut-être que j'aurais été au concert de Matt & Kim, peut-être que j'aurais pas loupé autant de soirées pour cause de déprime, peut-être que j'aurais réussi ma dernière année scolaire. Peut-être que rien.

Tant mieux que cette année se soit passée ainsi, même si elle fut douloureuse. Je ne sais plus quelles sont les statistiques mais un gros pourcentage de la civilisation occidentale traverse dans sa vie une dépression au sens médical du terme. Pas comme quand on a quinze ans et qu'on bouffe le nutella à la cuillère en pleurnichant sur Kevin qui sort avec Kevina, si, si, Brittany les a vus se rouler une pelle derrière la cantine putain ma vie est foutue. Ricanez pas on est tous passés par ce stade de bourdon là, mais ça c'est pas une dépression.

Sauf si le Kevin en question c'est avec nous qu'il était avant, qu'il nous appelait "mon amour", qu'il a dit que c'est la première fois qu'il présentait quelqu'un à ses parents (et d'ailleurs sa maman cuisinait bien c'est naze), qu'il a dit ne jamais nous laisser tomber, qu'il l'a fait, justement quand on avait fort besoin d'amour, et que par la suite on joue à s'affamer puis à manger tout ce qu'il y a dans la maison pendant environ six mois, qu'on pleure quand on se pèse, qu'on espère toujours un signe de sa part, qu'on n'abandonnera que si on apprend qu'il est gay ou qu'il s'est remis avec une autre, qu'on sort plus de chez soi, qu'on pleure pour tout et rien, qu'on tire tout le temps la gueule, qu'on soupire, qu'on n'aime plus rien, que même notre chat on lui hurle dessus.

Ça c'est ma dépression et il me semble que c'est la première fois que je la raconte "en détail" comme ça. Je m'en suis sortie par effet placebo. J'étais persuadée que c'était à cause de la pilule, j'ai arrêté la pilule, et tout est redevenu petit à petit dans l'ordre sur le plan physique et psychique, mais pas mon petit battant. Mon battant, j'ai mis du papier collant double épaisseur dessus avec l'aide d'Alex avec qui j'ai parlé pendant cinq heures une après-midi d'octobre, je ne pense pas l'en avoir remercié. Je l'ai remercié quand il m'a sauvée d'un coma éthylique, mais en général on a plus tendance à remercier quelqu'un de nous avoir sauvé la vie plutôt que pour les petites choses.

J'ai la pression j'ai la pression j'ai envie de bien écrire parce que mine de rien Tanane m'apporte des lecteurs et ça fout la presssssion.

Alors, qu'est-ce que cette année m'a apportée, en fait? Je cherche les mots justes dans ma tête mais je ne suis pas sûre qu'ils existent bel et bien. De la volonté, un nouveau port de tête (haute la tête, et le regard droit), de la confiance en mes amis proches qui n'ont pas fui en courant, et la certitude que rien ne dure, ni le bien, ni le mal, mais que c'est ce qui rend tout plus beau.
Je fais enfin les études dont je rêvais depuis mes dix ans (anthropologie- "mais tu vas faire quoi avec ces études là?" ANTHROPOLOGUE, DUH), j'ai toujours cette faculté épatante à aller très facilement vers les autres, style "salut j'aime bien ton t-shirt" (eh oui, ça marche encore), et j'ai une chance inouïe tout de même d'avoir cinq années d'orthodontie derrière moi ce qui fait que j'ai un sourire à toute épreuve. Et sourire, ça apporte beaucoup. (j'ai une conclusion encore plus "film pour ados américains" en regardant ces photos, ça me frappe. On s'en sort toujours. Suffit de le vouloir un minimum.)

Et maintenant en photos une petite retrospective dans l'ordre chronologique du bas vers le haut (QUELLE BELLE METAPHORE) parce que j'ai pas super envie d'étudier et que la documentation c'est cool.



3 commentaires:

  1. J'adore tes photos et tu es très jolie ( tes cheveux, mon dieu ! ).
    J'ai aimé ce texte, c'est con à dire, mais j'ai aimé la façon dont c'est raconté. Je pense aussi avoir fait une petite année de dépression, le pire, c'est que je ne sais pas trop pourquoi. Une accumulation d'un milliard de choses qui ont fait que j'avais plus trop en envie de rien. Ca s'est aussi répercuté sur la bouffe, je pleurais tous les soirs et je sortais plus. Mais bref, je commence à trop raconter ma life, comme d'hab. Courage !

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  2. Je préfère faire la fête seule en règle générale =)

    Tu fais de l'anthropo ? C'est trop cool comme matière ! Je voulais faire une bi-licence d'anthropo-philo à Lyon mais j'ai pas été prise donc là je fais philo option socio/anthropo à Paris.. C'est génial aussi ! ^^

    Selon moi (mais ce n'est que mon avis) il n'y a pas vraiment de différence entre l'histoire de Kevin et Kevina et ta "dépression". Oui tu étais triste, oui tu étais achevée par ça mais après tout.. C'était qu'un mec. T'en auras d'autre. Je m'étais dit la première fois que je me suis faite larguée que j'avais perdu l'homme de ma vie etc etc, j'étais mal pendant deux ans, ma première TS c'était même le soir même où il a rompu.. Puis j'ai eu d'autres copains mais je ne pensais qu'à lui etc.. Mais bon, après j'en ai rencontré un autre et paf rebelotte quand ça c'est terminé c'était encore piiiiiiire et au bout de la troisième fois j'ai enfin compris que j'avais le temps pour trouver l'homme de ma vie, que oui c'est triste une histoire qui se finit mais tant pis celle d'après sera encore plus belle =)

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  3. J'avoue que ton interprétation tient bien la route, je n'y avais même pas pensé !
    Et de rien :)

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.