Reviendue de Paris, m&m's au beurre de cacahuète et amoureux chillousse à côté de moi.
Prête à écrire cet article du dimanche un dimanche.
Bravo moi.
J'vais être honnête, j'ai traversé ce que je trouve pompeux d'appeler une panne de l'écrivain.
Je ne suis pas écrivain. J'ai cessé d'écrire des nouvelles et début de romans fleur bleue à l'adolescence, pour les remplacer par deux ou trois phrases écrites à l'encre rouge en anglais dans un carnet zebré. Lui aussi dramatiquement abandonné, tout comme mon journal intime, à l'âge de dix huit ans, car je me refusais de retranscrire ne fut-ce qu'une fois de plus des émotions négatives qui m'effrayaient moi-même. Alors j'ai arrêté d'écrire sur papier.
Urgh trop de m&m's.
Puis j'ai pris mon ancien blog plus au sérieux. Jusque celui ci qui est devenu une chronique de ma vie quotidienne et moins une soupape de sécurité. Faut dire qu'avec le temps, je suis de moins en moins mélancolique.
Cependant j'en viens à me poser une question dont la réponse ne me plaît pas vraiment:
Les gens qui pensent trop ont une certaine tendance à la tristesse. C'est pas juste une pensée populaire c'est quelque chose que j'ai remarqué.
Ai-je cessé de penser?
J'ai parlé avec ma mère d'une émission télévisée qu'elle avait regardé dans la chambre d'hôtel pendant que je m'ambiançais joyeusement au HD dinner. Le présentateur était Frédéric Lopez (<3) et une des personnes invitées était Eric Emanuel Schmidt que je n'apprécie pas particulièrement, au point où je ne sais pas orthographier son nom et que l'envie de vérifier sur google n'est pas si forte que ça. Désolée je crains.
Bref il parlait de son adolescence et de sa soudaine prise de conscience "C'est ça le monde des adultes? C'est ce que je vais devenir? Je refuse.". Certains choisissent le suicide, certains n'ont pas cette prise de conscience et moi j'ai juste décidé de ne plus y penser.
Croyez moi je l'ai eue, cette prise de conscience. Mais je pars du principe que considérer que rien ne sert à rien et trop en tenir compte bloque trop les actions.
Oui moi aussi je me disais que tomber amoureux ça ne sert à rien puisqu'on va être malheureux et seul par après, une nouvelle fois. Que ça sert à rien de se trouver un boulot qu'on aime particulièrement parce que de toute façon on a peu de chances d'y trouver une place. Que ça sert à rien de stagner ici puisqu'on va finir par mourir oublié de tous.
Alors j'ai bloqué ces idées dans un coin de ma tête et juste à côté j'y ai mis le rire de ma petite soeur, les calins de sam, tous les voyages faits et ceux à faire, le tiramisu de ma grand-mère, les week ends à paris avec ma mère, les chansons dans la cuisine de mon père et ma belle-mère, les trajets dans la voiture de mon beau-père, les verres au zebra avec louise, les cours de maths avec saskia et maï, les tweets idiots avec les frenchies, les photos de steve mc curry, les midi chez le libanais avec mon grand-père, toutes les histoires de mes grands-parents, les fou rires idiots avec mon grand-père l'ours des cavernes, les observations de la population avec salomé, le tableau d'ophelia drowning, celui de l'orpheline de delacroix, "sensation" de rimbaud, le viel homme qui lisait des romans d'amour, la solitude des nombres premiers, un paquet de films disney/pixar/dreamworks, tout les stocks de beurre de cacahuète du monde, de la pluie d'orage d'été, l'odeur de l'herbe humide et le chant des moineaux.
En rentrant de Paris, je suis arrivée dans notre piaule et sam avait tout rangé. Il avait passé l'aspirateur, bougé son bureau, les fauteuils et le lit. C'est beaucoup plus feng shui comme ça.
Cette semaine j'ai remarqué un élan de féminisme sur tumblr et twitter, et bien entendu, les petites blagues vraiment pas drôles qui vont avec.
Je vous fais un sandwisch si je le veux. Je mets une mini jupe si je le veux. Je suis intéressée si je le veux. Je mets un décolleté si je le veux. Je souris si je le veux. Je rentre chez moi tard et seule si je le veux. Je joue aux jeux vidéos si je veux. Je porte des trucs "trop lourds pour moi" si je veux, je dis "non merci" si je le veux parce que j'estime que rien dans mes actions ne doit me différencier des hommes et que je ne leur dois rien. Ma façon de me vêtir ne concerne que moi ainsi que ma connaissance très basique des jeux vidéos.
Et de même, je sors avec qui je veux, je suis niaise et innocente si je le veux, j'ai peur des films d'horreur si je le veux, je suis trop maigre ou trop grosse si je le veux, je prends la défense de celles qui ont de multiples relations si je le veux, parce que je veux pas être de celles qui ont des propos misogynes à l'égard de celles qui ont la même paire de chromosomes.
Qu'on lâche la grappe de celles qui s'habillent d'une façon qui ne nous plaît pas et qui ont des ennuis. C'est pas la mini jupe qui incite au harcèlement croyez moi. On m'a abordée en tant que prostituée une dimanche matin à dix heures, dans un hummer noir, alors que j'étais en salopette et espadrilles.
Ce qui incite au harcèlement, aux taquineries poussées, au sexisme quotidien, à la violence domestique, c'est la fermeture d'esprit et la stigmatisation émanant des deux sexes et de diverses générations envers les femmes. Comme si les femmes elles-mêmes s'en voulaient de ne pas correspondre à l'idée générale de l'idéal féminin, elles se crachent dessus entre-elles, elle font des régimes, elles évitent de trop porter ce qu'elles veulent, ou au contraire elles s'hyper sexualisent puisqu' apparemment, selon certains, on est là pour ça.
Cependant je suis aussi exaspérée par ce féminisme trop poussé qui mène au mépris de l'homme et au mépris de la femme qui a des caractéristiques considérées comme désuettes. On a le droit de désirer être femme au foyer ou d'avoir peur de conduire, de faire à manger à son compagnon.
Laissez les gens respirer, laissez leur une certaines liberté dans leurs actes. C'est pas illégal de porter une mini jupe, c'est pas illégal de coucher avec quelqu'un sans être en couple avec, c'est pas illégal de vouloir rester à la maison pour élever ses enfants (et dans un autre succès médiatique du moment, c'est pas illégal de choisir avec qui on veut passer sa vie -du moment que l'autre est consentant je vois venir de loin les extrêmistes en chemise à col claudine et mocassins)
Ce qui illégal c'est de nuire à l'intégrité physique et/ou morale d'autrui.
Amen.
RépondreSupprimerÇa fait du bien de lire ça ! C'est tellement juste :D
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