dimanche 25 août 2013

Make Time your friend.

J'ai regardé mon papa et j'ai vu ses cheveux poivre et sel briller sous la lumière. Et j'ai vu les années qu'on a passées ensemble coulant sur son visage. Lunettes rondes devenues rectangulaires après les avoir cassées une énième fois dans un tram. Et j'ai vu les trois ans de moins dans les ridules au coin de ses yeux. Et j'ai vu que sur son visage peu de choses ont changé. Mais que le mien, en cinq ans, s'est éloigné de l'enfant que j'étais. De mes joues rondes. De mes boucles anglaises. De mes yeux en amande. De mon nez plat. Mes pommettes sont signe extérieur de mes origines slave, ma peau pâle un rappel de l'île la moins exotique au monde, mes traces de bronzage latentes signe d'un passé génétique rital.

Et le visage de plus en plus rieur de ma mère n'est autre que copie conforme de la jeune femme de vingt ans au longs cheveux noirs bouclés souriant devant une cabine téléphonique rouge. Je suis, selon certains, la copie de cette copie. Quelque chose dans le haut du visage qui fait s'exclamer mes proches comme mes connaissances. 

Et quand je regarde mon corps et ses marques je vois ma croissance soudaine vers mes treize ans, je vois les bleus quotidiens que je ne cesse de m'infliger à moi-même par inadvertance ou tout simplement parce que même après vingt ans je ne sais pas comment faire bouger mon corps correctement. Je vois des traces de lutte, celle que je mène round après round, plus ou moins longs, depuis cinq ans.

Et mes rides d'expression sont les traces de ces trop nombreuses fois où j'ai levé les yeux au ciel, et aux fois aussi nombreuses où j'ai souri avec mes yeux. Le petite fossette au dessus de ma bouche témoigne de mes sourires en coin récurrents. 

Et quand je pense à ce qu'à vécu mon petit coeur et à toutes ces opportunités loupées avec des garçons, je me demande ce que se serait passé. Mais j'en serais pas où j'en suis aujourd'hui si j'avais laissé mon numéro au garçon de la grand place, ou si ceux qui ont été amoureux de moi la même année m'avaient intéressée, ou si on avait mis cartes sur tables. 

Je suis heureuse d'être où j'en suis. Les choix et les non-choix que j'ai faits m'ont menée à ici et maintenant. 

Si j'en avais fait d'autres, que ce soit simplement mon choix d'études, ou alors si j'avais pas fait le stage pour devenir animatrice quand j'avais 17 ans, si j'avais juste pas fait les mêmes choix en amitié j'aurais peut-être jamais rencontré Sam.

Paillettes et confetti sur mon passé.

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.