jeudi 8 janvier 2015



Beaucoup de controverses autour de clip. Certains y voient une incitation à la pédophilie, ce que je ne compte pas relever après une argumentation sans fin dans les commentaires youtube.
Mon interprétation personnelle de cette vidéo, c'est la relation entre soi et sa maladie mentale. On se dispute avec elle, on veut qu'elle parte, on veut qu'elle reste, on se perd.
Parfois elle me manque. C'est étrange. Je pense que je n'oserais pas en parler avec mon copain. Pas aujourd'hui en tout cas. Parce qu'avec les partiels j'ai un peu perdu mon appétit et je lui ai dit. Je pense que ça lui suffira comme souci.

Parfois ma maladie me manque parce qu'elle me rendait spéciale. (edit: sam vient de me dire que ce qui fait de moi, moi; c'est que je suis vraie. J'ai mis quelques secondes à assimiler ses paroles et elles m'ont réchauffée.) Maintenant j'ai l'impression que rien ne me définit. Pourtant très peu de gens étaient au courant. Je dis maintenant assez facilement que j'ai lutté avec l'anorexie et la boulimie. Les mots roulent de ma langue comme la nourriture de mon assiette vers les poubelle après deux bouchées. 

Je ne pense pas qu'elle reviendra. Mais comme dans une relation déséquilibrée avec un amant, elle me définissait. J'étais elle. Elle était moi. Je n'étais qu'une moitié qui était complétée par ce vide béant et bruyant dans mon estomac creux.
J'ai parfois un peu peur. Peur de ce petit manque. Il n'est pas souvent présent. Très rarement d'ailleurs. Je me souviens qu'au début, je voulais qu'on s'occupe de moi. Et puis je voulais juste disparaître. L'anorexie c'est une forme de suicide extrêmement lent. Un boycott de la vie. Et la boulimie c'était s'y raccrocher, vouloir, vouloir encore et puis regretter amèrement. C'était la période la plus floue de ma vie, car s'est ajouté à ça un état dépressif. J'étais sur pause, une enclume nouée aux pieds,  mais le monde défilait en accéléré autour de moi.

Je ne peux pas parler au nom des autres personnes qui ont, ont eu une maladie mentale en disant que ce manque est probablement commun. C'est comme se faire ôter un membre ou un organe dont on ne se servirait jamais. Il était là, il faisait partie de nous et on pensait qu'il nous était utile. Mais il prenait juste de la place pour rien. 


Il est parfois plus attirant d'être comme la lune que le soleil. 
Les lueurs de la nuit m'apportent plus de confort que celles du jour. Parce qu'elles luttent. Elles guident. Le soleil aveugle, il nargue de sa puissance, se met au centre de tout. Une étoile prétentieuse. Mais comme dans tout il est bon d'avoir des deux. Arrêter de se disputer entre son soleil et ses étoiles. 


ps: tout ce que je dirai sur l'attentat d'hier, c'est que s'il vous-plaît, soutenez vos amis arabes et musulmans. Ne les confondez pas avec ceux qui voient rouge sous la haine. Ne devenez pas comme eux.

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.