Le mythe du connard parisien.

Tout d'abord un message d'alerte. Qui concernera plutôt les filles. Les filles d'un certain groupe d'âge. Entre quatorze et dix-huit ans je suppose. Qui seraient du genre à mettre des nike et à posséder, par hasard, hein, un compte twitter avec, dans leur bio, un ravissant #Ninetyfiverz ou "l'entourage bébé!"

Voilà. Si tu es une de ces meufs, et encore plus, une de ces meufs et que tu as un certain penchant pour l'écriture, et je dirais plus précisément l'écriture de fan fictions concernant ces chers 1995, lis ce qui suit.

Je respecte tout à fait cette petite échappatoire fantasmagorique qu'est l'écriture de fan fictions. Moi aussi j'ai eu quinze ans, je respecte tout à fait. Nous sommes nombreuses à être passées par un stade où on était persuadées qu'un jour on rencontrerait ce mec célèbre et on faisait passer à l'écrit tout ce qu'on aurait aimé qui se passe. 

Et bon n'oublions pas que je n'aime pas les adolescents, les adolescentes encore moins, que je suis quand même un peu moqueuse et que malheureusement pour moi et ma crédibilité de meuf de dix-neuf ans et demi  j'aime bien 1995  (n'entrons pas dans un débat, je ne dis pas qu'eux ne sont pas crédibles, mais malheureusement étant donné qu'il y a un grand engouement pour eux, si comme moi t'as plus de dix-huit ans, qu'en général avant eux t'écoutais pas du rap et qu'en plus tu les trouves aussi beaux ben kikoulol -mais ça va j'écoute biggie, wu tang et mos def maintenant je découvre d'autres choses-).

Donc en tenant compte de mon apanage envers la moquerie politiquement correcte, il est temps de me re-situer dans le salon de Sara, dans le XIXè arrondissement de Paris, jeudi soir aux alentours de vingt-trois heures, avec à nos côtés un pot de glace Hägen Dasz un peu trop vide et nos yeux un peu trop remplis de larmes. De rire. Parce qu'on était en train de lire une fan fiction. Parce qu'il y a quelques temps, pour voir à quel point l'engouement féminin à leur égard était fort, je me suis dit "Héhé je vais aller voir s'il y a des fics sur 1995 héhé". Et puis je n'ai rien trouvé. Ensuite, littéralement une semaine après, j'ai réitéré ma recherche et ô surprise, ô fou rire à tous les étages, trois ou quatre fan fictions étaient en ligne dont deux très très très cheloues avec taux de probabilité zéro. Bref j'ai lu et envoyé les liens à Sara. Oui nous sommes de mauvaises filles moqueuses mais vous verrez, un jour vous aurez mon âge et vous chercherez toujours l'occasion de gentiment vous moquer de vos cadettes. 

Donc re-situons nous dans le salon de chez Sara. Les larmes de rire aux yeux, nous passons au chapitre suivant. Et mon visage se fige. Et Sara recommence à pleurer de rire en me regardant. Parce que devant mes yeux encore plus écarquillés qu'à leur habitude se trouvait un gif illustrant le chapitre suivant. MON GIF. Le plus cucul que j'aie réalisé d'1995. Et je vais pas me chercher d'excuses valables en mode "non mais moi je suis plus âgée alors je suis pas une groupie", non j'avais fait ce gif parce qu'en voyant la vidéo je m'étais dit "oh! gif! gif! gif!" et voilà. Et Sara riait de plus belle parce que KESKE JE POUVAIS FAIRE HEIN? Laisser un commentaire disant "yo groupie c'est mon gif je veux pas que tu l'associes à ta fic merci en plus t'as mis aucun lien non mais et les droits d'auteur hein?". Non je ne pouvais pas faire ça car ce serait admettre que j'avais lu tous les chapitres précédents et on en était bien au quinzième. Bon je précise qu'en fait on les lisait en diagonale en faisait des voix chelous, puis on prenait les expressions au premier degré du coup on imaginait des trucs très drôles, oui, on ne vaut pas mieux que ces meufs de quinze ans qui m'énervent je l'admets.

En fait à la base je voulais juste dire "vole moi pas mes gifs" mais en fait tout ceci est très très drôle donc au final j'ai tapé toutes ces lignes pour rien sauf pour éventuellement faire rire. Moi ça me fait rire haha.

Sinon, j'était à Paris de mercredi à vendredi, j'ai vu Sara, j'ai vu Pierre, Tanane et Cécile et ça m'a fait grave zizir. Avec Sara on a mangé du saumon à foison, on a galéré avec nos baguettes, on a bu du thé à la menthe, j'ai mangé des M&M's à la menthe, on est tombées sur une expo éphémère sur un mur à tags du XIXè, on a bu du bubble tea à foison, on a beaucoup pleuré (de rire), on a beaucoup marché, on s'est endormies comme des masses, je lui ai fait découvrir de nouvelles saveurs de glace ben & jerry, on a eu des moments de fangirling je l'avoue, on a été au Louvre et en fait j'aime vraiment bien Delacroix. J'ai pas vu tout ce que je voulais voir ni tous ceux que je voulais voir, donc je reviendrai très bientôt. Et il y a aussi une autre raison vraiment très très cool qui pourrait éventuellement me faire revenir à Paris assez vite mais je ne vous en parlerai si ça devient concret à 100%, j'ai pas envie de me monter tout ça a la tête pour rien.

Oh merde je pense que la prochaine fois j’appellerai à ce numéro juste pour voir.

 Allez checker L'empire de l'art!

Je fais désormais partie des meufs qui redessinent leurs sourcils comme des maquerelles.

Aujourd'hui j'ai signé mon contrat de location. Je pars de chez moi le onze septembre et j'y reviendrai en janvier. Je sais pas trop comment je procéderai à partir de là, si je vais rester jusque septembre ou trouver quelque chose pour me dépanner. Mais ça me ferait chier de faire un retour chez moi aussi rapide. Je commence à être un peu tendue. L'excitation, la hâte de partir et de ne pas avoir autant de "Tu fais quoi?". Haha. Et demain, entretien d'embauche. Je croise les doigts vraiment vraiment vraiment.

Hier soir j'ai été à une soirée à laquelle je ne connaissais qu'une seule personne. Ça a fini au snack à deux heures du matin à parler de nos vies sentimentales, avec comme conclusion qu'en fait j'ai trop peur de finir seule. Vraiment. C'est pas du blabla de meuf "complimentez moi pitié". Mais je crois trop en cette future solitude. Mais ça ira, hein? J'aime bien les chats.