dimanche 9 juin 2013

Nous étions formidables.

Je viens de lire un article de rue 89, il m'a révoltée. Puis je me suis souvenue de quand on regardait tous "j'ai vomi dans mes cornflakes" et ça me donne un peu envie de pleurer. Il y a quelques mois mon mec m'a dit "J'vais faire sciences éco et pas cinéma. Comme ça au moins j'aurai de l'argent."


On est devenus ceux qu'on ne voulait pas être. 
Ceux qui sont pris en otage par l'argent.
Ceux qui disent beaucoup trop de fois "oui mais".
Ceux qui font des choix par dépit.
Ceux qui abandonnent au premier défi.
Ceux qui disent "c'est comme ça".
Ceux qui ont peur d'essayer.
Ceux qui disent que de toute façon "ça ne sert à rien".

Je crois que la phrase que j'ai répété mille fois à ma psy parlait de ma peur et mon dégoût de l'âge adulte.

Être enfant c'était comme être perpétuellement saoul, désinhibé. Et tandis qu'on entre dans l'adolescence, notre esprit se soberise, et notre foie, au cours des soirées, fait le contraire. Je crois qu'en prenant des drogues et en buvant on essaie de retrouver ce petit état de grâce. 

Ces temps ci je suis bien trop consciente à mon goût. Je suis toujours d'humeur étrange quand je suis en examens. Hier soir j'ai dormi seule, je vois pas mon amoureux avant ce soir et je vais pas beaucoup le voir la semaine qui vient. Puisqu'on vit ensemble il estime qu'on se voit mais j'arrive pas à lui démontrer que c'est pas la même chose. Que j'en ai marre d'être à l'appart devant des films tout le temps. Même si c'est parce que je suis en examens que mes sorties sont limitées, et quand je suis libre lui ne l'est pas et ça me frustre énormément. Je me sens reléguée au second plan et j'ai constamment besoin d'être rassurée. Au moins je lui ai dit. Peut-être qu'il comprend pas trop mon état d'esprit mais il m'a répété que oui je suis importante, que je prime et que je serai pas au second plan. Du coup on mange en ville ce soir. Moi je voulais le voir maintenant avant d'aller mater roland garros chez ma maman, mais il avait quelque chose de prévu et je savais pas. Ou j'avais oublié. Bref moi je trouve qu'on se loupe. Mais je sais que cette humeur exécrable va passer. Elle me fait penser des choses insensées que j'oserais jamais répéter.

J'en ai particulièrement marre d'être moi, je me trouve grosse, nulle en tout, j'ai la pression pour avoir un été le plus tranquille possible et surtout je dramatise tout. TOUT.

Et je pense et je pense et je pense beaucoup trop, je pense au futur, je pense au passé, mais je pense peut-être pas assez au présent. Je vois des problèmes partout. Au lieu de voir certains choses comme une simple évolution je vois ça comme quelque chose à quoi je ne m'attendais pas. Des mini déceptions. Je suis pas en deuxième année.  Je pèse pas cinquante kilos. On est loin de la phase ou on se disait je t'aime toutes les trente secondes (mais ça c'est parce que je l'ai habitué à ma non expressivité du coup il en fait de même).

Et encore là je dramatise parce que je vais surement passer en deuxième année, je pèserai plus jamais cinquante kilos mais tant mieux parce qu'avec ma taille et ma façon de vivre c'est un mauvais poids, et parfois j'arrive à exprimer calmement les choses qui me feraient plaisir ou me rendent chagrine.


J'ai l'impression d'être la version humaine de grumpy cat. Le 17 c'est mon examen oral de maths, et après on parle plus de tout ça avant septembre ou août au pire.

Je suis insupportable quand je suis en examens. J'ai envie de tout et de rien de ce que j'ai.


Je me déçois.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Je crois avoir supprimé mon commentaire (que j'ai validé sans avoir terminé)
    Je disais donc que je me retrouve souvent dans tes écrits. Ton article du 12 mai dernier m'a remotivée et convaincue que non, mes 65kg pour 1m69 ne sont pas catastrophiques. Alors si tu doutes relis le, et convaincs toi que tu es belle telle que tu es. Peu importé les autres ou même les voix dans ta tete.
    Je me permets aussi un conseil, mon copain et moi avons vécu cette situation il y a quelques semaines. On ne se voyait plus a la maison que pour dîner, regarder des films et dormir. Je lui en ai parlé et nous nous accordons des moments a deux, même simplement sortir se promener. C'est peu mais ça représente beaucoup.
    Bon courage en tout cas.

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.