lundi 14 octobre 2013

Let's disagree to disagree.

Oui vous avez bien lu, je n'ai pas dit "let's agree to disagree", parce qu'il y a un sujet assez particulier et particulièrement délicat avec n'importe qui, sur lequel j'aimerais qu'on se mette d'accord une bonne fois pour toutes:

les femmes n'ont pas à se soumettre aux hommes.


Et pour rendre cet article moins mélodramatique, parce que vraiment c'est un sujet qui m'énerve excessivement, j'y mettrai quelques gifs, afin d'illustrer certaines situations.
Avec un peu de chance vous en rirez d'abord puis comprendrez à quel point ça met mal à l'aise quand on est directement concernée.

J'ai lu l'autre jour un passage de livre très intéressant où un groupe d'étudiants abordaient la question du malaise de certains mecs hétéros face à l'homosexualité masculine. L'un d'eux a parlé d'un jour où il partageait un taxi avec un homme qui lui a fait des avances(ou alors carrément le taximan, je ne sais plus). Une des filles présentes lui demanda alors si ce qui l'avait mis mal à l'aise était le fait de se retrouver seul avec quelqu'un de plus fort (ou aussi fort) physiquement, dans une position très inconfortable avec une sortie difficile (du genre sortir d'un taxi en pleine marche). Il a répondu oui. Une des autres filles a dit "alors imagine, au quotidien, dès que tu te retrouves avec un homme, le voir comme un agresseur potentiel."


Les femmes ont peur des hommes. Ceux qu'elles croisent et qui les font changer de trottoir, ceux avec qui elles partagent un ascenseur, ceux qui les regardent silencieusement passer alors qu'ils sont adossés sur un mur.

Je me sens terriblement mal quelque part de voir chaque homme que je croise lorsque je suis dans une rue peu fréquentée la nuit, comme quelqu'un qui me voudrait du mal.
Dès que quelqu'un est à moins de cent mètres de moi je commence à être alerte, et je me retourne ainsi de temps en temps.



Même dans ma propre rue. Ce que je trouve désolant. Pourtant dans ma rue il ne m'est arrivé une couille qu'une fois, et encore c'était juste un petite voyou de 15-16 ans qui a cru par je ne sais quelle éducation qu'il avait tout à fait le droit de courir vers moi, me mettre une claque au cul et s'encourir tout en me faisant un doigt d'honneur. Parce que bien sûr, c'est moi qui ai déconné en lui criant après au lieu de dire "oh oui encore! continue à ne me montrer aucun respect vas-y j'adooooooooore ça"



Il y a de ces moments où je me sens particulièrement justicière du féminisme, et pas mal de gens disent que ça va m'attirer des problèmes, que je vais tomber sur un type avec qui j'aurais juste du me taire et qu'on va me retrouver derrière une benne à ordure.Et même si j'ai accepté, depuis hier, de mordre ma chique dix fois sur dix quand je suis seule et non plus neuf fois sur dix (je mords ma chique jusqu'à ce que je le nombre de commentaires désobligeants en une journée me dépasse totalement, comme samedi dernier tout ça parce que j'avais des collants dont une partie était en dentelle, putain de patriarcat qui dit aux hommes qu'ils ne valent pas mieux que des animaux qui sont persuadés que la saison des amours, c'est quand ils veulent sans rien demander); je refuse de réellement me taire face au machisme en général, celui qui est plus grave, celui qui fait que mon mec sait pas faire la lessive.






Je plaisante. Il ne sais pas vraiment faire la lessive mais il essaie. Je parle plutôt des différences de salaires, des filles qui n'ont pas le droit à l'éducation, des viols qui sont rapportés aux autorités dans très peu de cas et où l'accusé se fait encore plus rarement arrêter, mais en fait le harcèlement de rue je trouve ça aussi très grave.
Je pars du principe que religieux ou non, il s'agit de respecter ceux qui nous entoure. Et respecter signifie laisser de l'espace aux gens, et leur foutre la paix, et COMPRENDRE que non si j'ai mis une jupe ou un short c'est pas pour séduire, c'est pour me plaire A MOI. Pour me sentir bien. Devrais-je m'excuser de me sentir à l'aise lorsque je suis jambes nues? Devrais-je m'excuser de vouloir parfois mettre des talons? Du rouge à lèvre? Et quand bien même, malgré ce que certains et certaines (!!!!!!) pensent, la tenue n'est pas celle qui provoque des comportements grotesques chez les hommes. Un homme m'a prise pour une prostituée, un dimanche matin à 10h alors que j'étais en salopette et espadrilles. IIl m'a proposé deux cent euro. D'accord c'était dans une rue quelque peu sexuelle le soir, mais DIX HEURES DU MATIN EN SALOPETTE ET EN ESPADRILLES JE NON.





Sérieusement ils espèrent quoi ces types qui me proposent de faire un tour en voiture avec eux? (ET CE MÊME QUAND JE SUIS EN PANTALON QUE CE SOIT CLAIR PUTAIN parce que ma grand mère a osé me dire que je suis provocante JE QUOI)
Et ceux qui disent "olalala" en me croisant? Et ceux de samedi qui m'ont croisée aux toilettes en poussant des "ohhhhh" quand ils m'ont vue? Ceux qui crient des insultes dès qu'une femmes un peu apprêtée passe? C'est fou on dirait qu'aucun (jeune dans ce cas) homme ne se dit "hey j'aurai peut-être une fille un jour, j'aimerais pas qu'on la traite comme ça" ou "si on parlait comme ça à ma copine je m'énerverais".

Naaaaaah. Du tout. On pense pas. On laisse parler sa testostérone, on prend de la place parce que c'est ce qu'on apprend aux hommes. A prendre un maximum de place, physiquement et par la prestance tandis qu'on demande aux femmes de se fondre dans le décor, de prendre le moins de place possible, de maigrir encore un peu et de parler plus doucement. 

Le patriarcat veut qu'on s'excuse d'être des femmes. Que les hommes ne regardent pas plus loin que leur cerveau reptilien alors qu'ils valent bien mieux que ça. Est-ce qu'on va franchement rester là à dire "ben c'est comme ça y'a rien à faire"? 

Ça commence avec la lutte avec le sexisme ordinaire et un jour les gens comprendront enfin l'absurdité de ces comportements jugés normaux à l'égard des femmes.


En attendant, je vais faire comme ma belle-mère me l'a dit. Respirer un bon coup avant de sortir au cas où ces incidents tristement ordinaires m'arrivent, et mordre ma chique au moment même. Tout en continuant de jouer à la police féministe avec mes potes mecs ou mon copain quand je sens que je dois intervenir. Le changement se fera petit à petit mais le changement viendra.




ps: vous réagissez plus jamais à mes articles, j'espère que celui ci est plus incitatif. Des bisous tout plein (seulement si vous y consentez bien sûr)

2 commentaires:

  1. Je suis bien d'accord, bien plus que d'accord. Quand je sors un dimanche en sweat piqué à un pote et avec la gueule arrachée de la veille ou bien le mardi matin, apprêtée, jolie, maquillée, en jupette JE VEUX QU'ON CESSE DE ME HARCELER ! de chuchoter des "hé hé ravissante" avec un regard qui glisse sur moi et me laisse de la honte sur les épaules. Ils sont grossiers sous couvert de faire un compliment. Et quand une fois j'ai enfin eu le courage de répondre à un mec malsain "putain mais vous pourriez être mon père, détraqué !" les gens m'ont regardé l'air de dire que je criai trop fort. Quelle honte. C'est fini maintenant, je me fringue comme je veux et celui qui ne range pas sa langue dans sa poche ou son vieux sourire de pervers dans ses socquettes je lui tranche la jugulaire avec mon pass' navigo.
    Merci d'en avoir parlé. Je te rejoins volontiers dans cette police féministe.
    Des bécots.

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  2. Je me reconnais totalement dans la fille qui ouvre sa gueule quand il ne "faut pas", alors que c'est en réalité son droit de le faire.
    Et merci pour cette réflexion sur l'hétéro et le gay dans le taxi, tu mets les mots sur un malaise qui existe vis-à-vis des hommes (les grossiers, j'entends).

    Et même si je ne réagis pas à tes articles, je les lis avec toujours autant de plaisir :)

    Maude

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T'as vu peut-être que tu es un hérisson, mais un hérisson qui sait écrire, et ça c'est cool.