Prise de tête existentielle sur fond de Sartre (lu par mon meilleur pote là maintenant tout de suite.)

Mon chat est mort vendredi après-midi.
Elle a été écrasée par une voiture juste en face de l'escalier de pierre qui descend vers ma maison. Dans une rue à sens unique, avec une limitation de vitesse de 30km heure. Son corps a été dégagé de la route par un voisin soucieux et déposé à côté de la poubelle. Il a descendu l'escalier, a frappé à la porte et a annoncé la nouvelle à ma mère en pleurant. Une demie-heure avant, elle était assise dans le canapé avec elle.
Une voisine a nettoyé le sang de la route au tuyau d'arrosage.

Ma mère m'a appelée en larme, j'ai immédiatement craqué, pleuré pendant une dizaine de minutes et appelé sam entre temps pour qu'il revienne. Il a tracé sur son vélo et est arrivé en littéralement dix minutes.

Ça m'a fait repenser à la mort en général. Au fait que je capte pas, je pige pas. C'est tellement abstrait pour moi je me sens encore comme une enfant face à quelque chose d'inconnu et d'incohérent.

J'ai fait ce que j'ai fait l'an dernier à la mort de ma petite cousine. J'ai mis ce qui s'est passé dans une boîte intitulée "la mort ce truc abstrait" et je fais comme si j'avais oublié.Si j'y pense pas c'est comme si ça s'était pas passé.

En allant chez ma mère aujourd'hui j'ai remonté la rue dans le sens des voitures. C'est glauque mais je cherchais des traces de l'incident. Je n'ai rien trouvé. Elle est enterrée dans le jardin, sous les bambous. Mais c'est un tas de terre. Comme n'importe quel tas de terre.

Je sais pas si je fais mon deuil super rapidement ou si au contraire j'ai du mal à comprendre la mort (qui la comprend?), mais j'ai peur que le jour ou quelqu'un de proche meurt je pète un câble.


Ou encore pire, que je ne comprenne toujours pas.